Architecte et designer américain, Michael Graves a fait partie du groupe des « New York Five » et est considéré comme l’un des pères du postmodernisme. Bien que ses conceptions exceptionnelles d’accessoires de construction et de maison soient excentriques, il affirmerait qu’un « bon design devrait être accessible à tous ».
Maître de la postmodernité
Graves est né en 1934 à Indianapolis. Après le lycée, il enchaîne avec un baccalauréat en dessin ; après avoir obtenu son BA, il est diplômé de Harvard pour obtenir sa maîtrise en architecture. Graves a également fréquenté une école d’art à Rome pour développer davantage son amour du dessin et, à ce titre, le dessin est resté l’une de ses activités préférées tout au long de sa vie.
Il a fondé et dirigé le Michael Graves Architecture & Design, avec des bureaux jusqu’à New York, et à partir de 1964, il est devenu professeur émérite à l’Université de Princeton. Considéré comme l’un des pères du postmodernisme en architecture, Graves faisait partie des New York Five avec Richard Meier, Peter Eisenman, Charles Gwathmey et John Hejdukche, un groupe d’architectes qui a redéfini le mouvement moderniste dans les années 1970. Opposant au formalisme et au minimalisme en vogue à l’époque, les « cinq » proposent un retour à l’ornementation, aux couleurs, aux formes bizarres. Un exemple est le Portland Building dans l’Oregon, peut-être l’œuvre la plus célèbre et la plus controversée, le gratte-ciel de l’assurance Humana à Louisville et la Central Library à Denver.
source: https://en.wikipedia.org/wiki/Riverbend_Music_Center
source: https://spinalpedia.com/blog/2015/03/sci-superstar-michael-graves/
Les œuvres les plus importantes de Graves
Le Portland Building est considéré comme l’une des œuvres les plus célèbres de l’architecture post-moderne. Il se caractérise par des éléments symboliques sur ses façades, qui contrastent avec l’architecture moderniste fonctionnelle de l’époque. En 1979, à Portland (États-Unis), un concours est lancé pour la conception du Portland Service Building. Graves a participé à cette compétition, se distinguant de ses challengers qui utilisaient des matériaux coûteux comme le verre et le béton. En effet, il a préféré miser sur un design low-cost coloré, ce fut la clé de sa victoire. L’un des objectifs du bâtiment est de créer une connexion continue entre le passé et le présent. Comme l’explique Graves, c’est
[…]un geste symbolique, une tentative de rétablir un langage de l’architecture et des valeurs qui ne font pas partie de l’homogénéité moderniste.
Cet édifice présente quatre façades régulières blanches auxquelles s’ajoutent des piliers et des clefs de voûte. Dès le départ, le bâtiment a fait l’objet de critiques car les bandes et les médaillons n’étaient pas considérés comme étant d’un niveau suffisant pour caractériser un bâtiment gouvernemental officiel. D’autres ont plutôt critiqué la présence excessive de symbolisme et de références au passé. Une critique plus sérieuse et raisonnable concerne l’absence d’éléments fonctionnels tels que les arcs qui flanquent les façades difficiles d’accès.
Image source: https://search.creativecommons.org/photos/fc39ba58-b0f7-4e46-b579-59c19e7d6a6b de Chris Harley
« Walt Disney World’s Dolphin and Swan Resort Hotel »
Le Walt Disney World’s Dolphin and Swan Resort Hotel a été construit à la fin des années 1980. Pour ce projet, Graves et ses collaborateurs ont pris en compte à la fois l’architecture du passé, le paysage et le climat d’Orlando pour créer des bâtiments qui se démarqueraient de ceux déjà présents dans la ville. En effet, ces bâtiments étaient caractérisés par des volumes aux couleurs vives et géométriques audacieuses et des frontons en forme d’animaux.
Ce projet se compose de deux bâtiments. Le plus grand hôtel Dolphin est ancré par un élément triangulaire géant au centre, puis il y a l’hôtel Swan. Les deux hôtels se caractérisent par des extérieurs avec des motifs à grande échelle tels que des feuilles de bananier recouvrant le dauphin et des vagues abstraites près du cygne. La présence d’animaux d’ornement placés sur les toits du bâtiment attire immédiatement le regard. En effet, ils sont utilisés comme des éléments reconnaissables et distinguables. Les deux hôtels couvrent une superficie de plus de deux millions de pieds carrés assis l’un en face de l’autre de chaque côté d’un lac. Cependant, ils sont reliés par une chaussée à travers le bord de l’eau,
qui a été rebaptisée « Michael Graves Causeway » à la mort de l’architecte américain.
Image source: https://search.creativecommons.org/photos/3ac421ad-9bc7-42dd-8344-7e54378bf060 de osseous
« Mon projet préféré est toujours le suivant »
Image source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:2016-0515-CedarGablesHouse-by-MichaelGraves.jpg
Empruntant fortement au passé, Graves combinait souvent des détails traditionnels avec des fioritures fantaisistes. Il combinait aussi des conceptions postmodernes provocantes et innovantes. Il a apporté de la couleur et de l’espièglerie tout en concevant des objets du quotidien. Des examples sont les bouilloires et les poubelles de cuisine pour les consommateurs ordinaires. Graves était un grand architecte capable d’être intime et monumental, iconoclaste et révérencieux, provocant et dorlotant souvent dans le même bâtiment.
C’était un travailleur très acharné dans les domaines de l’art, de la littérature et de l’histoire. Il a toujours ramené ces intérêts dans la vie de tous les jours, en concevant des meubles de maison, des théières et d’autres articles ménagers. Sa théière reste l’une de ses créations préférées. Il est passé d’un modernisme abstrait et orné à une étreinte paysagère trompeuse des stratégies de planification pré-modernes traditionnelles. Graves a souligné à plusieurs reprises que le but de son métier était de «délecter l’âme à travers les bâtiments». Grâce à tout élément qui les compose, extérieur et intérieur, des fenêtres aux toilettes.
« Un bon design doit être accessible à tous », a-t-il soutenu.
Image source: https://search.creativecommons.org/photos/cad65480-6ffc-4d99-ad79-da8b6894cb7b de Didriks
sources des informations:
https://www.archdaily.com/407522/ad-classics-the-portland-building-michael-graves
